Comme la plupart d’entre vous a dû le voir dans l’actu, la question du déficit revient sur la table après que le gouvernement se soit rendu compte qu’il l’a sous-estimé.
On est donc dans une phase où on entends à nouveau beaucoup parler de la dette et que l’on compare à celles des autres pays de l’UE. J’ai l’impression qu’il y a un consensus à gauche qu’une augmentation de la dette publique n’est pas forcément un problème puisqu’elle permet d’investir, avec retour sur investissement sur le moyen ou long terme. À droite, on a plutôt tendance à penser que l’État doit se séparer de ses créances avant de considérer d’autres dépenses.
Pourtant, je vois à la fois l’opposition à droite et à gauche s’indigner de l’état de la dette après la masterclass de Bruno Le Maire. Est-ce pas un peu hypocrite venant de la gauche de soudainement vouloir fustiger le gouvernement sur ce sujet ? Je me dis que quand la gauche sera au pouvoir, ce sera sans doute la dernière des priorités dans le budget alors pourquoi est-ce qu’on fait mine d’y donner autant d’importance ? Est-ce que on cherche à convaincre l’électeur moyen que face à la gestion catastrophique de la dette par le gouvernement il faut voter à gauche ? Je ne comprends pas le calcul derrière.
Je pose le contexte vite fait. Les déficits accumulés depuis 1980 ont plusieurs sources:
- les crises (covid, 2008 subprimes , milieu 90 je sais plus pourquoi), soit la moitié de la dette, sans couleur politique
- le fait de ne pas avoir resserre le budget de manière contre-cyclique en période de croissance, et ça c’est plutôt marqué a droite (2/3 des dégâts) mais tous coupable et le seul a avoir un peu aidé a réduire la dette était sous Jospin, surtout grâce au boom informatique.
- l’aggravation liee a la concurrence fiscale depuis la libéralisation des années 90.
Donc oui, la gauche n’est pas vraiment hypocrite, la droite a fait “moins bien” mais surtout elle se pose en donneuse de leçon et fait en continue les mêmes promesse en vendant les bibelots. Surtout si tu poses mieux droite / gauche, la gauche gauche c’est surtout Mitterrand 81-83 qui a été cyclique a mort et a merdé a fond a cause de ca.
Maintenant oui c’est un problème, mais pour lequel il suffit de rebattre les cartes impôts et subventions plutôt que de tuer le service publique
La dette est un problème pour l’État, mais à mon avis pas aussi problématique que ça. Un État c’est pas comme une personne, il n’y a pas réellement de durée de vie pour un Etat, donc les banques savent qu’à long terme elles seront forcément remboursées.
Le vrai problème c’est le déséquilibre budgétaire, le fait qu’on dépense plus que ce qu’on récupère. Et là, il y a deux écoles, soit on baisse les dépenses, soit on augmente les recettes. Après ce déséquilibre peut être structurel ou conjoncturel, mais l’accumulation de crises des dernières années font passer des déséquilibres conjoncturels en structurel.
Grosso Modo aujourd’hui la dette est un épouvantail pour la macronie pour justifier une nouvelle avancée vers la libéralisation de l’état (j’entends suppression de l’État providence, qui assure à toutes et tous des conditions de vies dignes).
En réalité le problème est bien plus complexe, il y a des recettes qui n’arrivent pas comme elles le devraient (fraude, evasion), des paris politiques de réduction de recettes qu’il faudrait réellement évaluer et changer si ils ne sont pas gagnants (credit impots, optimisation, …) des dépenses qui sont/peuvent être aberrantes (frais de représentation senateur, député, presidentiels) et des dépenses surement mal fléchées qu’il faudrait aussi évaluer sur leurs retours réels (subventions, certains services publiques,…).
La droite dit toujours qu’elle gère le pognon de manière sérieuse et rationnelle (= comme si le pays était une entreprise) alors quand la dette grandit c’est une manière simple pour la gauche de pointer qu’en fait la droite sont pas aussi bons qu’ils voudraient le faire croire.
Ce que la droite refuse de comprendre, je pense, c’est qu’un pays c’est pas une entreprise, y a pas besoin de profits dans un pays. On a un système où l’argent est réinjecté directement pour offrir des services et c’est grâce à ces services là que le pays fonctionne et génère des revenus grâce aux impôts.
Si ton école est au top, le retour sur investissement c’est pas de l’argent, c’est une population éduquée qui stimulera ton économie par ses compétences et ses savoirs.
Si ton hôpital public est au top, ta population sera en bonne santé et vivra plus longtemps et mieux.
Si tes transports sont au top, ça permettrait par exemple aux gens de vivre un peu plus loin des villes et de leur simple présence stimuler économiquement la région dans laquelle ils sont.
Si tes assurances chômage sont au top, les gens qui viennent à perdre leur emploi ne tombent pas dans la précarité et le désespoir, ce qui leur permet de continuer à vivre globalement normalement jusqu’à retrouver un taff.
Je sais pas si j’ai une vision simpliste de comment marche un pays mais ça me paraît plutôt évident. Évidemment il y a des contraintes à prendre en compte, mais après je suppose que ces gens là sont assez éduqués pour pouvoir les prendre en compte et bosser avec.Ce que la droite refuse de comprendre, je pense, c’est qu’un pays c’est pas une entreprise, y a pas besoin de profits dans un pays.
Elle le comprend très très bien. Un pays c’est pas une entreprise. Pas besoin de profit dans le pays. Le profit va aux entreprises et à leur propriétaire.
Ouais je suis toujours dubitatif sur ça, est ce qu’ils comprennent et ils se foutent de nous ou est ce qu’ils sont vraiment convaincus de leurs idéaux. C’est un peu pareil avec leur position sur le changement climatique, j’arrive vraiment pas à savoir.
Je pense qu’une partie d’entre eux le savent absolument et que l’autre partie pense vraiment bien faire.
Dans les deux cas de genre de manque de vision me sidère…Je pense que leur rationalisation est “c’est comme ça que ça marche TINA”
Y’a pas de débat. La dette ne représente rien par rapport à toutes les pertes de l’état (évasion fiscale, renflouement des banques privées, etc…). Apparemment les rafales français avaient coûté 43 milliards d’euro à l’état en 2011
D’après le bouquin sur l’histoire de la dette, au meso c’était écrit sur des tablettes en rgile et quand personne ne pouvait payer les créances, on les détruisait.
Pour moi, il faut revoir tout le système. Moi, je trouve absurde que le service public soit soumis à une obligation de résultat : avoir x personne active, dégager tant de recette.
Est ce que vous voyez le problème ?
Si on est en décroissance, qu’on ne peut plus produire de la valeur ? On fait comment ? Et si la démographie chute, on fait comment ?
Et c’est pour toutes ces raisons que je crois en la monnaie libre où on devient tous et toutes co-producteur de monnaie. C’est une sorte de revenu universel. On devrait faire pareil pour tout service publique, on crée une banque solidaire et elle paye tout.
Ce n’est pas aux pauvres de se taper toutes les démarches administratives, ni de payer la dette. Pour moi, ya une vraie necessité de restructurer la manière dont nous faisons les échanges de services ou de biens.
Déjà j’ai vraiment détesté la manière dont on a géré la crise en grèce. J’ai été choqué quand on me retorquait avec “mauvaise gestion” économique. Ce n’est pas normal. Ce n’est pas à la population de payer.
On pourrait devenir les prochains à faire la queue devant les distributeurs de billets.
La dette, pour moi, c’est juste un pretexte pour maintenir le système écomomique actuel et étrangler une partie de population avec les politiques de privatisation.
Donc vraiment pour moi il faut expérimenter de nouveaux moyens d’echanges comme la banque de temps, revenu universel, monnaie libre…
au meso c’était écrit sur des tablettes en rgile et quand personne ne pouvit payer les créances on les détruisait
Haha tu tiens ça d’où ?
De ce bouquin : Dettes : 5000 ans d’histoire de david Graeber https://journals.openedition.org/regulation/11412
Ya un autre site qui en parle : https://www.cadtm.org/La-longue-tradition-des,14552
Après je suis pas aussi calé sur l’archéologie et ni le contexte historique. Mais ça reste un des premiers bouquins qui réinterroge ce système social, sur la manière dont nous gérons nos échanges et ce contrat social, de confiance.
Et je pense qu’on peut l’élaborer, le developper, c’est une bonne base. Après je l’ai trouvé dense et difficile à lire. :)