• keepthepace@slrpnk.net
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    11 hours ago

    Sur la personnalité je me demande si y a pas un truc à creuser. Quand je pense aux différents groupes que je connais, y a vraiment des différences rien que dans les attitudes. Y a des groupes plus divers que d’autres, y a des niveaux de pragmatisme ou de rigueur différents, des attitudes vis à vis des finances, des décisions, des réunions, différentes.

    Y a des groupes où une réunion c’est forcément un apéro, d’autres où elles sont vues comme une perte de temps, d’autres où ce sont des événements formels. La façon d’inclure de nouvelles personnes est pas la même non plus: certains sont un peu plus “sectaires”, d’autres plus inclusifs. Dans certains groupes, ton conjoint est membre par défaut, dans d’autres chacun fait sa vie.

    Je me demande si c’est moi qui manque de vocabulaire en la matière ou si les adjectifs ne sont pas simplement manquants.

    • Snoopy@jlai.lu
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      10 hours ago

      Peut-etre effectivement, on peut élaborer un vocabulaire, adjectif spécifique au groupe au nisque de les enfermer dans une étiquette comme hétéro.

      Si je prends le spectre de la sexualité : hétéro est restrictif. La dénomination cis-hétéro est restrictive et elle casse l’imaginaire, la créativité.

      On peut très bien s’imaginer dans une relation avec un homme et une nette préférence pour les femmes, ou bien élargir le coupe entre plusieurs personnes ou désirer le sexe masculin sans forcément vouloir une relation avec un homme. Ou tout simplement une relation exclusive avec mariage ou non.

      D’un autre coté, définir un groupe permettrait de plonger dedans et de faire ressortir des modèles et sur ce point tu connais très bien.

      J’ai été dans des collectifs où l’argent était une contrainte, un pouvoir. D’autre non. Genre un gars qui achète tout et laisse le collectif faire ce qui veut, d’autres qui veulent absolument que le bail soit délaissé à une fondation, d’autre en SCI…

      Dans des collectifs qui accueillaient le et la première venue. D’autres qui avaient un cadre strict élargie aux familles de chacan et chacune ou séparait complètement car le critère est la participation.

      Ya une multiciplité de forme. De ce que j’en retient c’est qu’il y a 2 aspect primordiale à la survie du collectif :

      • le rythme du travail. Ex : Tu ne fais pas de réunion qui te prend 1/2 journée chaque semaine quand t’es en maraichage. les contrainte de temps ne sont pas le meme en maraichage et accueil de public. Ça peut etre une source de tension si le rythme de travail est différent. Et c’est ce que j’ai vécu, ça me mettais dans une position difficile pcq yavait des urgences au jardin. Un collectif de jardinier, ça, ça marche.
      • Séparer vie perso et collectif. Bcp craquent à cause de ça. Il faut sortir du collectif, ča permet de découvrir de nouvelles idées.
      • Une culture commune. Quand on forme un collectif, on réunit des persomne qui partagent plus ou moin la meme vision donc on va parler de notre rapport à l’argent, à la société, de ce qui nous porte, de notre ligne rouge, de ce qu’on accepte de faire mais sans engagement…
      • keepthepace@slrpnk.net
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        7 hours ago

        Je ne pense pas qu’il faille prendre le vocabulaire de l’homosexualité comme exemple, puisque là ce sont en effet des étiquettes mais qui ont été imposées par la majorité oppressive envers une minorité qui n’avait rien demandé et qui n’avait pas particulièrement demandée à être étiquetée.

        Je crois en cette hypothèse qui doit probablement avoir un nom que j’ignore en linguistique, qui est qu’on est capable de former des concepts seulement un niveau au-delà de notre vocabulaire, et que pour aller plus loin, on doit se faire des mots comme un marchepied. Par exemple, si t’as pas les mots pour définir toutes les tendances LGBT, si t’as que un seul mot comme gay pour représenter tout ce qui n’est pas l’hétéronormalité, tu vas pouvoir expliquer ce que c’est que d’être bi, d’être trans, d’être queer, d’être bicurieux. mais tu auras beaucoup de mal à dépasser ça. Avec ce vocabulaire, tu peux par exemple expliquer qu’il y a un spectre, qu’il y a peut-être plusieurs axes, voire que certaines catégories n’ont rien à faire là-dedans, que la transsexualité et l’homosexualité n’ont rien à voir (me tapez pas, c’est un exemple) mais c’est des choses qui leur a été très difficile d’exprimer sans avoir le vocabulaire.

        Et pour en revenir au groupe, ce qui m’intéresse beaucoup c’est ce que tu appelles la culture du groupe. J’ai l’impression qu’on a autant de mal à la décrire que si on n’avait pas le droit d’utiliser des adjectifs de personnalité pour décrire des personnes. Je peux utiliser des périphrases pour dire qu’une personne est colérique ou qu’elle est timide, mais c’est laborieux.

        Avoir un mot pour dire que ce groupe-là a tendance à trop faire de réunions, ou que ce groupe-là, sans être complètement sectaire, a pas spécialement envie d’accueillir plein de membres, que tel autre groupe n’a pas du tout envie de gérer un compte bancaire et de l’argent et préfère fonctionner en mode bénévole à pur et que tel autre a peut-être potentiellement l’intention de devenir un jour une entreprise, ça peut être intéressant.

        Et c’est peut-être fondamental, parce que si mon hypothèse est correcte, sans ces mots, on va avoir beaucoup de mal à penser la collaboration entre groupes, voire même la création de groupes dont il y a besoin d’une façon un peu plus agile. Tu le dirais au sein d’une équipe: “Je ne peux pas aller en réunion avec machin parce qu’il est trop timide, il ne va pas oser prendre la parole. Donc c’est moi qui devais devoir parler”. “Je ne peux pas y aller avec un tel parce qu’il est beaucoup trop agressif.”

        On a besoin de pouvoir dire des choses similaires sur les groupes pour savoir s’ils peuvent travailler ensemble, si une personne donnée peut en faire partie, comment on doit résoudre des problèmes en leur sein, les aider, etc.

        (Et il se peut aussi que je sois juste en train de réfléchir à ce que je pourrais écrire d’intéressant dans une fanfiction sur le cycle de la Culture de Iain Banks.)